Quelles perspectives pour 2021 ?

Alexandre DABIN

07 janvier, 2021

La "page 2020" tournée, 2021 débute avec ces images du Capitole à Washington montrant parfaitement que la magie de Noël est belle et bien terminée. Les sénateurs et élus de la Chambre ont néanmoins repris leur travail permettant d’entériner les résultats de l’élection présidentielle américaine. Ce scénario illustre la fragilité et la complexité avec lesquelles nous devons travailler pour définir les perspectives économiques, fiscales, financières et sociales que nous réserve le futur.

A court terme, l’environnement économique et sanitaire reste difficile. Le Marché « Actions » a d’ores et déjà classé le premier semestre 2021 comme « mauvais élève » mais les particuliers et les entreprises sont-ils mieux préparés à un énième confinement ?

A moyen terme, la perspective de rebond de la croissance semble plus que plausible. La campagne de vaccination à l’échelle mondiale devrait aboutir à une sortie de crise. Se posera alors la question de l’état de Santé des Economies locales et mondiales. Les politiques accommodantes des Etats vont se heurter prochainement à des problèmes majeurs : Hausse des dettes souveraines et Hausse du chômage notamment.

A long terme, les conséquences de la Covid-19 modifieront-elles les habitudes de comportement et de consommation ? Là encore, les politiques accommodantes des Banques Centrales, en diffusant plus de monnaie aboutiront-elles à une remontée de l’inflation ? Pour rappel, l’un des principes majeures de la Banque Centrale Européenne est de tendre vers un taux d’inflation (variation des prix) de 2% par an. 

La croissance devrait reprendre en 2021, et se poursuivre en 2022, sans pour autant atteindre les niveaux d’avant-crise. La demande mondiale devrait mieux se tenir mais là aussi, les choses évoluent. La consommation domestique en Chine est toujours en-dessous des tendances de long terme. L’Europe sera-t-elle le moteur d’un « capitalisme responsable », si cela peut exister ? Dans tous les cas, elle dispose du capital intellectuel et de l’Industrie numérique pour l’être. L’évolution de la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) doit désormais rentrer plus que jamais en ligne de compte. La crise du pétrole pousse ces pays à orienter leur économie vers d’autres secteurs tels que le Tourisme (Emirats Arabes Unis, Egypte…). A noter que le Koweït et l’Arabie Saoudite ont été promues au rang de pays émergents.

Les perspectives pour 2021 sont multiples :

- Inflation : Avec la hausse des prix de l’énergie, l’inflation devrait remonter. Mais le passé nous montre que, malgré les multiples stratégies de ces dernières années, les rouages de l’Economie mondiale sont plus difficiles à appréhender qu’il n’y paraît.

- Politique Monétaire : Le rachat d’actifs par les Banques Centrales est toujours maintenu (plus connu sous le nom de Politique Accommodante ou « Quantitative Easing »). Au regard des marchés, les Banques Centrales ont montré leurs capacités à maîtriser la volatilité, ce qui donne un sentiment de sécurité pour les investisseurs. Mais ces politiques de la BCE et de la FED suffiront-elles à retrouver les niveaux atteints avant la crise sanitaire ?

- Politique Budgétaire : Le soutien des Etats à leurs économies est renforcé, quoi que disparate entre les pays. S’il est lent au sein de l’Union Européenne, il est erratique aux Etats-Unis. Les temps de confinements seraient moins longs et les entreprises sont mieux préparées, mais l’excédent d’épargne accumulé pendant l’année 2020 n’est qu’un mirage, tout comme l’état du Marché du travail. Avec la hausse de l’endettement des entreprises, comment les économies peuvent intégrer « les nouveaux entrants » sur le Marché du travail ?

- Marché Obligations : Avec une hausse de l’endettement public et privé, les entreprises vont se tourner vers les marchés pour leur besoin de financement. le niveau de rendement des obligations d’Etat (OAT) et d’entreprises pourraient remonter, mais quid de l’inflation ?

- Marché Actions : Les primes de risque sont faibles. Les gestionnaires tendent désormais vers une stratégie « Value » plutôt que « Growth ». Il faudra garder un oeil sur les valeurs cycliques, mais le consensus s’accorde sur une forte croissance des Bénéfices par Actions. Les secteurs de la Digitalisation, de l’Automatisation et de la Transition énergétique sont à surveiller, tout comme les Banques bien capitalisées et les entreprises exposées à la consommation de long terme. Le marché sera-t-il submergé par la vague de la solution numérique ?

- Marché des changes : Quid de la livre sterling avec le Brexit effectif depuis le 1er janvier de cette année ?

- Marché du Crédit : les primes de risque et le niveau d’endettement sont contradictoires. En effet, une entreprise ou un Etat fortement endetté devrait voir son taux d’emprunt augmenté dans le temps. Hors, on se rend compte que les taux naviguent dans les eaux profondes, ce qui est contraire aux a-priori.

Ces perspectives seront forcément perturbés par des aléas, plus ou moins déjà identifiés :

- Au niveau macro-économique, le chômage massif et les guerres commerciales pourraient conduire à un manque de coopération mondiale… Pas le mieux pour espérer une reprise dans un monde d’économies interconnectées.

- L’endettement des entreprises et des Etats est-il sans fin ? A l’échelle des entreprises, comment pourront-elles rembourser leurs crédits si l’Economie et la Consommation ne repartent pas ? Des entreprises qui ne tournent pas, ce sont des rentrées d’argent pour l’Etat qui manqueront. Pour un Etat déjà bien endettée, quelle stratégie adoptée ? Laisser filer la dette ? 

- La montée des populismes à travers le monde entraîne de facto des situations inattendues : au Brésil, un chef d’Etat qui déclare ne rien pouvoir faire face à la probable faillite de son pays. Aux Etats-Unis, un président sortant qui motive ses troupes à marcher sur les symboles de la démocratie. Rajoutons à cela des opposants politiques qui disparaissent en Chine, à Hong Kong… ; la Grande-Bretagne qui valide sa sortie de l’Union Européenne ; la crise migratoire qui semble ne pas avoir de réponses concrètes ; la Corée du Nord qui se fait discrète pour l’instant.

Dans ce contexte si délicat, un particulier qui souhaite développer son patrimoine financier doit se poser les bonnes questions et surtout, ne doit pas hésiter à s’offrir les services de CGPI à même de lui apporter des solutions pertinentes, personnalisées et adaptées à sa situation.

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